




LE PISÉ
Le pisé est l’une des techniques de construction les plus anciennes aujourd’hui reconnue. La ville de Bam, en Iran, en est un exemple remarquable car cette cité du Vème siècle avant notre ère est toujours debout ! Après avoir quasiment disparu, ce savoir-faire renaît actuellement de ses cendres en France et dans divers pays du monde. Son bilan écologique positif attire de nouveau les constructeurs sensibles au développement durable. Le pisé consiste à réaliser des murs porteurs par la succession de couches de terre crue comprimées de 10 à 15 cm de hauteur dans des coffrages (ou banches) à l’aide d’un pisoir manuel ou pneumatique. Il est attractif par sa capacité à utiliser la terre présente sur le site, à l’issue de tests d’essai afin de la caractériser et de s’assurer de sa bonne tenue, de son pourcentage d’argile, etc. Ce matériau est présent en grande quantité, ne nécessite aucune transformation et a pour avantage d’être recyclable, que ce soit durant sa fabrication ou en fin de vie.
GESTION ENVIRONNEMENTALE / DÉVELOPPEMENT DURABLE
Négatif | La mise en œuvre du pisé nécessite du temps et entraîne un coût élevé. |
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Positif | La terre est un matériau écologique, recyclable, prête à l’emploi sans transformation. Elle est présente localement et en grande quantité. |
FICHE TECHNIQUE
« Murs extérieurs en terre crue compressée »
Caractéristiques | Le pisé ne possède pas une qualité isolante élevée (λ de 0,8 / R de 0,75 pour un mur en pisé de 60 cm d’épaisseur). Cependant, sa capacité thermique volumique lui confère le pouvoir de stocker de l’énergie pendant les journées ensoleillées en la restituant la nuit.
Sa perspirance est également optimale (μ de 10) en régulant le surplus ou le manque de vapeur d’eau à l’intérieur du bâti Le type de terre utilisé est graveleux et argileux (entre 10 et 15% : en-dessous de 10% > fragilité du mur / au-delà de 15% > risque de fissures) et également des terres fines.
Un enduit à base de chaux, de plâtre, mêlé potentiellement à la terre peut recouvrir les murs en pisé dans un souci esthétique. L’humidité présente dans le pisé doit pouvoir ressortir. Un soubassement dans un autre matériau (pierre, béton, etc.) est préconisé, tout comme un débord de toiture afin d’éviter les projections et les pluies. |
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Techniques |
1. Positionner des tasseaux de sorte à créer un niveau de référence.
Tasser du sable entre ces derniers. Poser des parpaings sur le sable
compacté afin de simuler une dalle et les mettre de niveau. Sangler
l’ensemble.
2. Réaliser un coffrage à l’aide de planches de tri-plis. Des tiges arteon les traversent. Elles sont serrées par des papillons métalliques qui permettent au coffrage de rester en place durant le damage des couches de pisé. Régler le coffrage de niveau, puis d’aplomb. 3. Utiliser un malaxeur planétaire pour l’humidification de la terre en souhaitant obtenir le niveau optimal d’hygrométrie. 4. Utiliser de la chaux hydraulique pour les zones spécifiques : l’harpage a pour rôle de renforcer et solidifier les arêtes de l’ouvrage ; l’arase, de 6 cm d’épaisseur, est réalisée afin de protéger le mur de l’érosion et du temps. 5. Le pisé est constitué d’une succession de couches, dont une couche intermédiaire de chaux-terre tous les 50cm de hauteur - qui dévie le fil de l’eau de pluie - et d’une arase. Une couche de 10cm est égale à environ 6cm une fois damée. Utiliser un tableau afin de noter les mesures. |
Matériels | malaxeur planétaire, bétonnière, bâche, seaux, brouettes, truelle, massette, pige, verre doseur, petit compacteur en bois, compresseur manuel, banches en panneaux bois, tiges filetées, papillons, équerres, cales, terre de Villard, sable de Vaugine, chaux hydraulique naturelle BATICHAUX FL5
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Équipements | casque anti-bruit, masque de protection respiratoire, gants imperméables à la chaux, chaussures de sécurité |