




CHARPENTE TRADITIONNELLE
Une charpente a pour fonction de soutenir la couverture et de contribuer à la mise hors air et hors eau de l’ensemble habitat. Faisant partie du gros œuvre, elle est constituée de pièces de bois réalisées sur mesure par un charpentier, soit fabriquées en atelier puis assemblées sur site, soit installées in situ directement. Le cas étudié dans cette fiche technique s’appuie sur le chantier de charpente traditionnelle auquel l’architecte a pu participer en stage au sein de l’entreprise l’Atelier du Bois Vert durant la formation OPEC. Le chalet, proche des Avanchers-Valmorel, est rénové au fil des ans par l’entrepreneur. Plusieurs phases d’intervention sont prévues. Lors du stage, il était question de poser le solivage et le plancher pour la création de surface supplémentaire. Ce chalet correspond à ce que l’on appelle une « ferme savoyarde ». Il s’agit d’une construction de type colombage, composée d’assemblages en mi-bois au niveau des poteaux/poutres et dont les charges sont envoyées jusqu’au niveau du sol. Les techniques d’assemblage et de bardage sont spécifiques avec des chevrons chevillés dans les pannes, des lattes chevillées dans les chevrons, le plancher et le bardage chevillés sans clous, ainsi qu’un bardage non déligné mais scié de long en conservant le flache, rectifié à la hache.
GESTION ENVIRONNEMENTALE / DÉVELOPPEMENT DURABLE
Négatif | Accès difficile du chalet pour l’approvisionnement des matériaux. Accès limité à l’eau (une source quasi tarie est présente non loin du chalet, la rivière étant active uniquement en hiver). Pas de récupération possible des eaux pluviales avec une toiture en chaume sans gouttières. |
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Positif | Bois local provenant de la forêt avoisinante. Réappropriation du vocabulaire architectural d’origine du style des « montagnettes » avec toiture en chaume de seigle. Reprise structurelle du soubassement en maçonnerie à la chaux et au sable et des étages supérieurs en bois verts et tordus. Indépendance énergétique escomptée à venir en chauffage et en eau chaude sanitaire (poêle et panneaux photovoltaïques) pour pallier l’isolement du chalet et répondre à l’exigence éco-responsable des propriétaires. |
FICHE TECHNIQUE
Charpente traditionnelle
« Pose du solivage et du plancher à la montagnette »
Caractéristiques | COMPOSITION DU PLANCHER INTERMÉDIAIRE
pour la création de surface supplémentaire - dans l’épaisseur de la poutre (sommier ou panne intermédiaire) : solives 10x10 mm + plancher 27 mm + isolant 50 mm de type panneaux paille de riz - sur l’ensemble : parquet à l’ancienne |
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Techniques | 1. POSE DU SOLIVAGE
Vérification des niveau, aplomb et dévers de la solive, positionnée cœur au soleil, par rapport à la poutre (sommier rajouté ou panne intermédiaire existante). Piquage de la solive sur la poutre et inversement au niveau à bulle et au fil à plomb. Réalisation d’une entaille dans la poutre pour l’implantation des solives et des chevêtres (au niveau du passage du futur poêle) en créant des rainures à la scie circulaire afin de faciliter l’entaille à terminer avec la scie à bois et au maillet. Vérification de l’aplomb de celle-ci avec le niveau à bulle, le fil à plomb et la jauge. Identification des bosses et des creux au crayon de charpentier afin d’obtenir une surface nette. Le sommier ajouté au milieu de la ferme pour la création de surface de plancher ne porte que le plancher du dernier niveau alors que de l’autre côté du futur plancher, la panne existante soutient la toiture. Il faut alors faire des entailles légères (ex. paume grasse, en biais) qui n’enlèvent que peu de bois car celle-ci n’a pas la fonction première de porter le solivage et le plancher. La plumée de dévers correspond à une zone où l’on pose le niveau à bulle afin d’être de niveau à un endroit de la solive lorsque l’on a observé qu’il y a du dévers sur le reste de la face supérieure de la solive. A réaliser en marquant la solive d’une hachure au centre de la solive par exemple pour équilibrer le dévers des extrémités. 2. POSE DU PLANCHER Pose des lattes du plancher d’une épaisseur de 27 mm fixées sur les solives. Délignage si nécessaire à l’aide de la plane, du ciseau à bois et du maillet, de la scie circulaire. Fixation en clouant de biais pour une meilleure accroche entre les lattes du plancher et les solives. Disposition des lattes pied et tête de l’arbre inversés d’une planche à l’autre. La flache est plus ou moins visible selon la latte de plancher. |
Matériels | mètre, niveau laser, jauge, équerre, fausse-équerre, cordeau,
cordex, niveau à bulle, fil aplomb, ciseau à bois, maillet, ébauchoir,
marteau, plane, arachinette, chasse-clou, quincallerie (vis, clous,
agraphe), agrapheuse, serre-joints, visseuse, perceuse, scie égoïne,
scie circulaire, scie radiale, tronçonneuse, hache, épicéa (poteaux,
poutres, solivage, plancher, ossature bois)
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Équipements | casque anti-bruit, lunette, gants, chaussures de sécurité |